2 – Un projet d’urbanisme

pour quel avenir ?

 

 

         Le Plan d’Occupation des Sols (POS), et plus encore aujourd’hui le Plan Local d’Urbanisme (PLU), s’inscrivent dans une perspective à moyen, long et très long termes.

 

         En matière d’urbanisme, le très long terme va jusqu’à 50 ans :  limite arbitraire d’ailleurs, qu’on peut se donner pour ne pas renoncer à inscrire dans le temps la tâche à accomplir. C’est un très long terme qui tient à la nature des choses :   le poids des investissements publics et privés, leur immobilité et leur durée de vie ; c’est un très long terme subi.

         La loi « Solidarité et Renouvellement Urbains » (SRU), avec la notion de « développement durable », conduit à une appréhension volontariste de la durée :   ce n’est plus la durée subie, c’est la durée voulue.

 

 

         La première phase de l’élaboration du PLU, dont la municipalité a entamé la procédure en octobre 2001, est donc celle d’une réflexion prospective sur l’avenir de la commune.

 

         Pour l’AVA, on ne peut pas abandonner l’avenir de la commune à l’évolution naturelle des choses, telle qu’on peut tenter de la prévoir en fonction des données de la situation actuelle et des supports ou contraintes probables de l’environnement matériel et immatériel.

         L’éditorial du bulletin de décembre 2000 (voir Titre III) plaide

Pour un projet d’urbanisme volontariste.

 

         Les résultats du recensement de 1999 présentés lors de l’Assemblée générale d’août 2001 ont conduit à deux constats fondamentaux :

 

1 – La population de Pléneuf-Val-André ne se maintient à son niveau (pourtant en très faible

      croissance seulement) que par des apports extérieurs en majorité de retraités ;

      Il faut une plus grande part d’actifs dans les apports extérieurs en offrant à ces actifs un

      cadre de vie attrayant .

 

2 – Le poids des résidents secondaires dans la vie de la commune est considérable.

      Leurs apports

-          à l’activité économique sur toute l’année par la construction, l’aménagement et l’entretien des résidences,

-          au financement du budget communal (impôts fonciers et taxes d’habitation)

-          à l’activité et l’animation en saison et hors saison (vacances scolaires, grands week-ends,..)

-          à la reconstitution de la population lorsqu’ils deviennent résidents permanents à leur retraite,

sont déterminants pour la commune.             

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L'EVOLUTION  DU  PARC   DES  LOGEMENTS

  à Pléneuf-Val-André entre 1968 et 1999

 

 Les trois graphiques ci-après retracent l'évolution depuis 1968 du nombre de logements en :

 

-          résidences principales,

 

-          résidences secondaires,

 

-          résidences ordinaires (hors: foyers-logements, fermes,..etc.) sans occupant, disponibles à la vente ou à la location.

 

         Le nombre des résidences principales a cru à peu près régulièrement entre 1968 et 1999 ; on constate cependant un fléchissement autour de 1982.

 

         Dans le même temps, la population stagnait.

         L'accroissement du nombre des résidences principales tient à ce que le nombre moyen d'occupants par résidence est passé de 2,7 à 2,1.

 

         L'accroissement du nombre des résidences principales a été réalisé par des constructions neuves, mais aussi, assez notablement sans doute, par la conversion de résidences secondaires en résidences principales; il est probable en effet que la conversion de résidences principales en résidences secondaires est plus faible que l'inverse.

 

         Le nombre des résidences secondaires a cru beaucoup plus vite que celui des résidences principales en dépit du palier des années 80 :

-          en 1968, il y avait égalité entre les deux groupes,

-          en 1999, les résidences secondaires représentaient 120% des résidences principales

-     malgré le transfert net des résidences secondaires vers les résidences principales.

 

          Faut-il regretter cette évolution ?

 

  Les résidences secondaires apportent à la commune une source d'activité très importante (entrepreneurs et artisans) et des ressources financières (impôts fonciers et taxes d'habitation)

 

         Le temps de séjour des résidents secondaires déborde très largement la trop courte saison d'été :

         les retraités y passent très souvent près de la moitié de l'année ;

         les actifs y viennent les longs week-ends et ce phénomène va s'accroître avec la   

        généralisation des « 35 heures » lorsque se tassera le boom des grands ( et coûteux)

        week-ends à l'étranger .

         Il faut favoriser l'allongement de la durée des séjours des résidents secondaires: la qualité de la vie qui leur est offerte est un élément déterminant à cet égard.

 

         La qualité de la vie ne tient pas seulement à la qualité de l'urbanisme -à laquelle

l' AVA est naturellement très attachée- et des services urbains.

         Elle tient aussi à la vitalité de la population permanente.

 

         Il est donc nécessaire, de ce point de vue également, de favoriser l'implantation sur la commune de résidents permanents.

         L'apport de résidents permanents retraités est intéressant. Mais l'apport de résidents actifs est indispensable et, pour ceux-là, un élément déterminant d'une qualité de vie attractive est une bonne liaison avec les centres d'emploi de Lamballe et de Saint- Brieuc/Est.

 

 

 

         Le troisième graphique est celui de l'évolution des logements vacants disponibles à la vente ou à la location.

 

          La pointe de 168 logements vacants en 1990 était un indice inquiétant de perte de vitalité de la commune -qui correspond au creux du nombre d'habitants constaté sur la courbe reproduite d'autre part- .

 

         Mais le niveau relativement bas des logements disponibles à la vente ou à la location est aujourd'hui un obstacle à l'implantation sur la commune de résidents actifs.

         Cette difficulté est d'autant plus grande qu'il est probable que la grande majorité des 68 logements vacants étaient des logements en vente et non en location. Or les ménages jeunes recherchent le plus souvent des logements en location.

 

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         A partir de ces constats,

 

quel avenir faut-il vouloir pour la commune,

quel projet d’urbanisme faut-il inscrire dans le

Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD)

qui doit être le socle du Plan Local d’Urbanisme (PLU) ?    

 

 Ces 25 dernières années, la population de la commune n’a cru que de 0,75% alors que dans le même temps la population de la France a augmenté de plus de 15%.

         Cette forte perte de vitalité n’est pas liée au phénomène général de décroissance naturelle de la population rurale.

 

         Pléneuf-Val-André n’est pas une commune satellite d’un centre urbain :   elle a ses propres racines, son caractère propre et son propre avenir.

         C’est le motif pour lequel l’AVA plaide pour que le PLU s’inscrive dans un Schéma de Cohérence Territoriale (SCT) élaboré au niveau de la Communauté de communes du Penthièvre et non au niveau du Pays de Saint-Brieuc (voir Titre V - Plan Local d’Urbanisme – Commentaires).

 

         Mais Pléneuf-Val-André est essentiellement une commune de résidents dont la majorité des actifs va travailler sur les zones de Lamballe et de Saint-Brieuc-Est.

         En effet, la commune n’est pas très étendue et il y a peu place pour des exploitations agricoles dont le nombre est passé de 70 en 1970 à 15 en 1999.

         Les dernières campagnes de la grande pêche à Dahouët se situent dans les années 1920.

         Le petit commerce maritime a disparu après la dernière guerre.

         La pêche professionnelle n’a plus qu’une présence symbolique.

         Il n’y a pas de grande ou moyenne entreprise et l’éloignement relatif des grands axes de communication fait qu’il est peu probable qu’il s’en implante.

         Les emplois sont en grande majorité des emplois de service (la Mairie est le premier employeur).

 

         La caractéristique essentielle de la commune est donc d’être une commune de résidents sans être une commune satellite d’un centre urbain.

 

         Pour assurer le rajeunissement de la population, il est nécessaire d’y favoriser l’implantation de ménages en activité.

         A cette fin, il faut rendre cette implantation aussi attrayante que possible par une qualité de vie exceptionnelle venant justifier le coût relativement élevé du logement.

 

         La qualité du site naturel et urbain est le premier atout de la commune.

         L’animation et l’activité locales dues aux résidents retraités et aux résidents secondaires est un deuxième atout : Pléneuf-Val-André n’a rien d’une commune-dortoir !

 

         S’appuyant sur ces atouts, la commune doit développer un urbanisme et des services urbains de qualité.

 

 

         A l’égard de l’urbanisme, les points importants paraissent être les suivants :

 

-          un meilleur réseau de voies et espaces publics, avec d’excellentes liaisons avec Le Poirier vers Lamballe et Saint-Brieuc (voir Titre IV – 4 Infrastructures de base ) ;

 

-          la limitation de la densification de l’habitat spécialement au Val-André ;

 

-          l’ouverture à l’urbanisation de nouvelles zones dans le cadre d’un plan à long terme avec des règles respectueuses du paysage .

 

         La limitation de la densification s’impose au Val-André, plus particulièrement dans la zone comprise entre la digue-promenade et les rues Amiral Charner et Ch.de Gannes, à la fois pour des motifs de sécurité d’accès(fluidité de la circulation) et pour des motifs de qualité de vie quotidienne (sécurité et agrément des piétons) .

         Le nombre de logements de la zone ne doit plus être augmenté.

 

         Par contre, il existe à Dahouët de beaux secteurs susceptibles d’être urbanisés pour donner des lieux d’habitat de qualité. Il faut trouver le juste équilibre entre la sauvegarde des sites à l’état naturel et leur aménagement dans le respect de l’harmonie de ces sites.

 

         Au sud-est du centre-bourg,  il existe aussi des secteurs susceptibles d’être urbanisés avec des prix de terrain probablement moins élevés qu’à Dahouët et des normes de construction moins sévères l’exigence de sauvegarde des sites étant moins forte.

 

 

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