6 – Les prescriptions architecturales pour le « front de mer » du Val-André

Nous faisons précéder ces prescriptions architecturales de l'annexe 5 du Règlement du PLU de l'analyse architecturale et urbaine telle qu'elle figure à l'annexe 2 du Rapport de présentation .


RAPPORT DE PRESENTATION DU PLU

ANNEXE 2


ANALYSE ARCHITECTURALE ET URBAINE DU FRONT DE MER DU VAL-ANDRÉ

(Phase 1 : État des lieux)

1. PRÉAMBULE

La Commune de Pléneuf-Val-André a confié au bureau d'études ARIA (Urbanisme, conception et ingénierie) et à Marc Vitel (architecte DPLG), cette étude d'urbanisme sur le secteur particulièrement sensible du front de mer, en vue de la révision de son plan d'occupation des sols.

Cette étude comporte deux grandes phases :

Le présent rapport fait la synthèse de la phase 1, état des lieux. Cette phase comprend :

La synthèse des données parfois plus subjectives recueillies sur le site, notamment historiques, architecturales, qualitatives. . .

2. RÉSUME HISTORIQUE : QUELQUES POINTS DE REPÈRE

1880 : Naissance de la station. Vente à la Société Cotard, Hallam de Nittis et Compagnie, des terrains alors sableux et couverts de dunes bordant la plage, ou n'existe guère que la maison « A Ma Campagne ».

Charles COTARD s'engage à divers aménagements dont la construction d'un Hôtel en 1882, (ce sera l'Hôtel de la Plage, aujourd'hui « Chez Grand Mère », près du golf miniature). De nombreuses villas vont alors se construire, dont la Villa Sainte-Anne, pour Charles Cotard lui-même, aujourd'hui vouée à la démolition (les Genêts d'Or). La Villa du Croissant fait également partie de ces premières constructions.

Avant la fin du 19ème siècle, on trouve déjà 25 villas sur la digue, dont « Les Algues », la « Villa ds Piégu », la première « Villa Thérèse » de 1888 (la seconde date de 1904), « Le Grelot », « Ker Martock », les villas « René » et « Ker Yvonne », « Ker en Vor », « Bel Respiro », « Ker Maria », « Villa Marie Jeanne », « Ker Armor », la rue de Dahouët comptant déjà 9 maisons.

1883 : Création du premier Casino (aujourd'hui Hôtel du Casino). Construction de la communauté.

1894 - 1895 : Construction du Grand Hôtel

1900 : Une bonne partie des villas sont en place le long de ce qui sera la digue et donne déjà au Val-André un avant goût de sa physionomie actuelle.

1912 : Tracé actuel de la place Saint Symphorien / Expropriation des Écuries Garot.

1919 : Un tiers de la longueur totale de la digue promenade est soutenue par des murets particuliers La collectivité prend conscience de la nécessité d'une prise en charge publique.

1924 : Décision de construction de « La Rotonde ».

1934 : Inauguration de « la Rotonde ». Le Val-André actuel a pris forme. Depuis, les évolutions se font plus lentes et ponctuelles au gré des opportunités foncières.

3. MORPHOLOGIE DU SITE

Le site étudié est une bande de terrain légèrement incurvée, d'une largeur de 120 à 140 m environ et délimitée au Nord Ouest par la plage et aux extrémités par la pointe de la Guette et la pointe de Piégu

3.1. Le relief

Le périmètre étudié constitue une zone relativement plane, située à la cote 9 à 10 m en moyenne. Ce secteur correspond en fait en grande partie à une ancienne dune, stabilisée peu à peu par la construction de la digue. Le sous-sol est donc en majorité constitué de sable de dune, comme on peut l'observer à l'occasion de travaux.

Cette zone plane est encadrée par quatre reliefs majeurs :

On le voit, le Val-André tire donc sa personnalité et son individualité des caractéristiques du site.

On observe notamment que les voies d'accès sont au nombre de quatre seulement, tracées dans les vallées entres les collines et qu'on ne peut envisager d'en créer d'autres.

3.2. Le végétal

La végétation, en particulier les arbres de hautes tige (pins) s'est concentrée sur les zones inconstructibles du fait de leur relief.

C'est ainsi que s'est constituée cette image caractéristique d'un ensemble bâti, inséré entre la mer et un arrière plan de collines vertes.

4. ANALYSE URBAINE

4.1. Répartition du bâti

Ainsi que nous l'avons observé précédemment le bâti se concentre dans la zone plane du périmètre, à une altimètre comprise généralement entre les côtes 8 et 12 m.

La répartition du bâti peut être considérée comme homogène sur l'ensemble du périmètre, avec une zone de plus grande densité autour de la place du Général de Gaulle, qui correspond à un pôle de services et d'équipements.

4.2. Pôles d'attraction et activités

Les pôles d'attraction peuvent être classés en deux grandes familles :

Dans la première famille, on peut classer la plage toute entière. Cependant certains points ont un rôle de pôle dominant :

Dans la seconde famille, on constate que l'essentiel des services et équipements se regroupe autour de la place Général de Gaulle, constituant ainsi un sous-ensemble urbain indépendant de Pléneuf

4.3. Desserte et voiries

Nous avons déjà évoqué les dessertes qui empruntent les passages entres les collines qui cadrent le Val-André. Elles renforcent, par l'approche qu'elles en donnent, la singularité et l'individualité du site

Le réseau de voirie de par son dessin est lui aussi caractéristique. Son historique en a modelé le tracé : la rue Amiral Charner existe pratiquement depuis l'origine de la station, en parallèle au front de mer. Puis, les villas se sont édifiées, d'abord face à la mer, puis le long des rues perpendiculaires.

Cette régularité se perd un peu en arrivant sur Piégu, du fait de la topographie, mais en général, on peut retenir l'impression très forte que donne cette double circulation, piétonne le long de la plage, automobile et mixte en arrière, et ce jeu de percées régulières qui les relient.

5. ANALYSE ARCHITECTURALE

Cette analyse se propose de dégager quelques grandes lignes du patrimoine architectural prises dans le périmètre d'étude. Les éléments dégagés pourront servir de référence, en tant que critères de qualité.

Nous proposons donc un regard sur le Val-André, à travers les grands thèmes suivants: historique, vocabulaire architectural, matériaux de construction, juxtapositions, intégration, végétal, perspectives.

Il est évident que cet inventaire ne peut se traduire directement en règles d'urbanisme précises, mais constitue une invitation à une prise de conscience du patrimoine existant et a son respect par les projets de construction futurs.

6. CONCLUSIONS ET PREMIÈRES HYPOTHÈSES

Les deux grandes idées qui ressortent à l'issue de cette étude sont :

6.1. Urbanisme

La première constatation qui s'impose est que nous sommes en présence d'un tissu urbain très occupé, comportant très peu d'espace disponible à la construction. L'évolution est par conséquence lente, puisque liée aux opportunités foncières, relativement limités. La maîtrise de cette évolution est pourtant essentielle, si on veut éviter des dérapages imprévisibles.

Nous proposons en premier lieu quelques objectifs qui découlent de l'analyse préalable, qui viendront fonder les futures règles d'urbanisme et de construction :

Les propositions se font l'écho direct des objectifs mis en avant. Il s'agit donc de formaliser à travers des prescriptions simples et claires les intentions exprimées. En liaison avec la banque de données en trois dimensions réalisée, nous proposons une démarche urbaine volumétrique, c'est-à-dire une définition des possibilités constructives par volume capable. Cette démarche permet d'une part une étude assez fine, presque Îlot par Îlot, ainsi qu'une visualisation immédiate du volume autorisé.

6.2. Architecture

L'impression dominante déjà citée est celle d'une grande diversité de formes, volumes, matériaux et expression architecturale en général.

Les objectifs sont :

L'étude réalisée permet de proposer une référence à l'existant, qui pourra être complétée par une palette de matériaux et de couleurs (qui gardera malgré tout un caractère indicatif) de manière à constituer un cahier des recommandations architecturales ayant au minimum pour mission de sensibiliser le constructeur à son environnement (Voir annexes réglementaires).

La banque de donnée créée permettra de tester la volumétrie des nouveaux projet et de mieux contrôler leur impact dans l'environnement bâti.


Règlement du Plan Local d'Urbanisme

ANNEXE 5


PRESCRIPTIONS ARCHITECTURALES POUR LE FRONT DE MER

PRÉAMBULE

Un outil de référence :

Réalisé en 1997 par le cabinet d'études ARIA et Marc Vitel, architecte DPLG, le présent cahier des recommandations architecturales a pour objectif principal d'offrir, en complément au réglementaire strict représenté par le plan d'occupation des sols, un outil de référence à la disposition du concepteur de tout projet architectural dans le secteur du front de mer.

Tout en laissant à l'architecte sa liberté de choix et sa responsabilité liée à sa compétence, le présent cahier se veut un guide, basé sur une vision synthétique de l'état existant, proposant un certain nombre de repères pour construire, rénover ou aménager avec une cohérence satisfaisante.

Diversité et qualité :

L'étude architecturale et urbaine menée sur le site du front de met a mis en évidence à la fois la forte individualité du site au niveau urbanisme, et la grande qualité de son patrimoine architectural.

Cette étude propose un certain nombre d'objectifs prioritaires qui devront rester présents à l'esprit lors de l'élaboration de tout nouveau projet :

Comment maîtriser l'évolution de ce paysage urbain ?

Un site urbain est un environnement vivant, au sens où les constructions se créent, vieillissent et sont remplacées par d'autres, d'expression différente, puisque conçues à une époque différente, et répondant à d'autres usages. Sauf dans certains sites exceptionnels, les cycles d'évolution étant différents selon les constructions pour de nombreuses raisons, ou assiste à la juxtaposition de constructions également très différentes comme c'est le cas ici.

La difficulté consistera donc à insérer harmonieusement une construction nouvelle dans un tissu urbain qui présente une grande diversité de matériaux, de formes, de couleurs et d'expressions architecturales.

Respecter le site :

Avant d'entrer dans le détail des recommandations contenues dans ce cahier, il importe de souligner l'état d'esprit qui devra présider à toute intervention architecturale: c'est celui de l'observation attentive des composantes du site, pour une insertion du projet soucieuse d'en préserver les qualités majeures

L'objet de ce cahier, s'appuyant sur l'analyse architecturale et urbaine réalisée au préalable, est de donner une trame de référence pour la prise en compte de ces éléments.

1. IMPLANTATIONS

CONCEPTION GÉNÉRALE :

Lors de l'établissement du plan masse et du parti architectural, la conception générale du projet devra être soucieuse de la préservation des qualités urbaines du site: topographie, perspectives, échappées visuelles, structuration de l'îlot, caractéristiques architecturales du bâti environnant.

1.2. HAUTEURS DES BÂTIMENTS ET IMPLANTATIONS

PAR RAPPORT AUX VOIES :

Pour l'ensemble du secteur du front de mer, des documents graphiques en 3 dimensions ont été réalisés. Ces derniers précisent notamment :

1.3. VOLUMÉTRIE :

Pour respecter l'échelle et le rythme de la volumétrie existante, les linéaires de façades seront limitées à 15 m.

Les façades devront donc présenter un décrochement d'au moins 0,60 rn tous les 15 m maxi, soit en plan par une différence de nu de façade, soit verticalement par une différence de hauteur à la sablière.

Le volume construit devra être contenu dans la limite définie au document graphique. la forme de la toiture étant au libre choix du concepteur.

1.4. SAILLIE ET LUCARNES :

Les saillies ponctuelles ainsi que les lucarnes pourront être construites en dehors de la limite graphique, à condition d'être limitées en nombre et en taille.

La largeur totale des lucarnes ne dépassera pas 40 % du linéaire de façade.

2. L'EXPRESSION ARCHITECTURALE

La notion de qualité architecturale ne peut ni se réglementer, ni se définir autrement que par l'expression de la culture, des matériaux, des techniques constructives d'une époque et dans un lieu donné. C'est donc une notion qui restera sous la responsabilité du concepteur de chaque projet.

Cependant, certains critères seront plus faciles à apprécier pour refuser tel ou tel projet de construction. Seront donc notamment refusés :

D'une manière générale, la simplicité alliée à la justesse des proportions et à la qualité des matériaux sera préférable à la complication inutile.

3. LES MATÉRIAUX

3.1. LES MURS :

Le matériaux dominant du patrimoine ancien est la pierre associée à la brique. En revanche, pour les constructions plus récentes, on trouvera soit de l'enduit taloché et peint, soit de l'enduit monocouche gratté.

Pour les rénovations, on s'attachera à retrouver l'aspect d'origine du mur de moellons, rejointoyés à joints débordants.

Les murs ne présentant pas un bel appareillage de pierre ou une mauvaise étanchéité pourront être enduits en mettant en valeur le traitement des couvertures, linteaux. . .

Afin de « respecter » le patrimoine local, il conviendra également d'éviter :

3.2. EN CONSTRUCTION NEUVE :

Plutôt que de rechercher le pastiche d'ancien, conduisant souvent à une mauvaise copie des constructions d'époque, il vaudra mieux se tourner vers un usage judicieux des matériaux contemporains choisis en fonction d'une bonne intégration au patrimoine existant.

Il sera en revanche, possible d'utiliser des éléments de liaison. Les murets de pierre en continuité du bâti existant pourront ainsi être conservés, rénovés voire prolongés, tout en faisant appel pour les parties principales à des matériaux contemporains.

3.3. LES TOITURES :

Dans le patrimoine ancien, on identifie 3 matériaux principaux de toitures: l'ardoise, la tuile et le zinc.

La tuile correspond à une particularité historique (briquetterie de Saint-Ilan) qui n'a plus de raison d'être aujourd'hui. Toutefois, les toitures existantes pourront être conservées comme témoins du passé.

Les constructions neuves pourront faire appel, selon le projet architectural :

3.4. LES MENUISERIES EXTÉRIEURES :

Les constructions anciennes présentent une grande variété de forme et de dimensions d'ouvertures, équipées le plus souvent de volets battants en bois.

La rénovation devra se faire en respectant les caractéristiques initiales des ouvertures ainsi que leurs proportions. Le dessin pourra toutefois être simplifié (exemple: suppression de petits bois dans le cas de petites ouvertures).

Il conviendra par ailleurs :

4. LES COULEURS

La couleur est un élément important dans la cohérence du site. L'étude préalable a fait apparaître un principe de couleur de base distinguant deux familles de matériaux :

La palette ci-jointe (voir document original) propose une référence établie sur cette base.

4.1. RÉNOVATION DES MURS EN PIERRE :

La couleur de fond :

Les éléments de détail (fenêtres, volets, garde-corps, serrurerie...) :

4.2. RÉNOVATION DES MURS ENDUITS :

La couleur de fond :

Les éléments de détail (fenêtres, volets, garde-corps, serrurerie...) :

4.3. CONSTRUCTIONS NEUVES :

La couleur de fond :

Les éléments de détail (fenêtres, volets, garde-corps, serrurerie...) :

5. LES CLÔTURES

Les clôtures font le lien entre espace public et espace privé tout en permettant de créer un lieu, une cohérence entre les parcelles, à condition d'être maîtrisées et traitées de façon homogène.

Le végétal, bien que présent de manière relativement modeste sur le secteur du front de mer, n'en est pas moins une composante très importante, et devra être préservé au maximum lors de tout projet d'aménagement.

Dans ce but, le volet paysager déposé pour tout projet devra faire apparaître de façon très claire le traitement végétal. En particulier, un relevé précis de l'existant devra être fourni et la notice devra justifier du parti adopté pour tenir compte de la préservation des éléments végétaux dans l'insertion paysagère du projet.


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